Tim Guénard
dit, au sujet du père Thomas Philippe: « Il me regardait plus joliment que
je me regardais moi-même; et je pense que pour pouvoir voir Dieu comme un père,
il faut d'abord rencontrer des hommes qui soient pères. »
Tim Guénard
est né en 1958. Il a raconté, dans plusieurs livres, son expérience d'enfant
battu ayant réussi à rebondir.
Abandonné à
l'âge de trois ans par sa mère, il est confié à son père, ancien commando et
garde du corps dans une ambassade. Furieux du départ de sa compagne, cet homme
d’origine iroquoise se réfugie dans l'alcool et maltraite son fils. Alors qu'il
a cinq ans, Tim se plaint auprès d'une assistante sociale. Apprenant la
nouvelle, son père le bat et le jette dans l'escalier de la cave. La mâchoire
et les jambes brisées, Tim est alors envoyé à l'hôpital et son père est déchu
de ses droits paternels.
Cloué
durant deux ans sur son lit d'hôpital, Tim ne reçoit pas de visites. Il vole un
jour le papier d’emballage cadeau d’un voisin de chambre sur lequel figure un
nounours. Ce personnage est sa seule consolation, qui lui fait coucou de la main. Pris en
charge par l'Assistance Publique, accusé d'avoir incendié une grange, il part en
maison de correction à l’âge de onze ans. Bizuté par ses camarades, il devient
lui-même violent. À 12 ans, il fugue. Son désir est de vivre « libre »
dans le Paris des années 60.
Violé par
un « monsieur très chic », il échoue chez des braqueurs de prostituées qui
l'embauchent comme guetteur, mais aussi comme gigolo. Il découvre la perversité
de certains milieux mais aussi l'entraide entre les plus pauvres et l'amitié
vraie. À 15 ans, il est pris par la police. Un juge lui donne sa chance et
l'envoie en apprentissage chez un tailleur de pierres. Parallèlement, il
découvre la boxe, qui l'aide à canaliser son énergie. Il décroche finalement un
C.A.P. de tailleur-sculpteur de pierres des Compagnons du Devoir.
Tout à fait
par hasard, il découvre la Communauté de l'Arche de Jean Vanier, où des
personnes valides s’engagent à vivre en communauté avec des personnes
handicapées mental. La rencontre qu’il y
fait avec Thomas Philippe est déterminante. Ce dernier, prêtre catholique, lui
propose, à chaque rencontre et cela une année durant, de recevoir le pardon de
Dieu. L’attitude bienveillante du père Philippe mène Tim sur la voie d’un
retournement : il renonce à vouloir tuer son père, au lieu de quoi il parvient
à lui pardonner et à surmonter le traumatisme de son enfance.
Depuis
lors, marié, il se consacre aux jeunes en difficulté qu’il accueille dans sa maison
du Sud-Ouest de la France.
" Le pardon qui désenchaîne ", Ed. du Livre Ouvert, 2002
" Tagueurs d'espérance ", Presses de la renaissance, 2002
" Quand le murmure devient cri ", Ed. de la Loupe, 2006
" Le combat de l'amour", Ed. du Livre Ouvert, 2010
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